La façade du 10, rue Victor-Considérant (octobre 2011) |
Au 10, rue Victor-Considérant se trouve l’une des rares usines encore visibles dans le 14e arrondissement. Structure métallique, façade de verre découpée en trois très hautes baies vitrées : si l’immeuble rappelle étrangement ceux du 135, boulevard de Grenelle (15e), du 3, rue Rampon (11e) ou encore du 19, rue Chanoinesse (1er), cela n’a rien d’un hasard. Il s’agit à chaque fois d’anciennes usines électriques conçues au début du vingtième siècle par l’architecte alsacien Paul Friesé. Des "sous-stations", destinées à transformer le courant alternatif à haute tension venu des grandes centrales en courant continu à basse tension. Paul Friesé réalisa 11 bâtiments de ce type pour le compte du groupe Empain-Schneider.
Cette "sous-station Denfert-Rochereau" fut construite en 1905-1906 par la Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris (CMP), l’une des branches du groupe Empain-Schneider, sur un terrain acheté à la ville de Paris. Il s’agissait d’alimenter en électricité le métro, alors en plein essor. Le courant triphasé à 5.000 volts venait de la centrale à vapeur de Bercy. Rue Victor-Considérant, trois groupes de transformation de 1.000 kilowatts chacun et une batterie d’accumulateurs furent installés dès avril 1095 pour fournir de l’électricité à la toute nouvelle ligne circulaire sud (l’actuelle ligne 6). Conformément aux plans initiaux, deux autres groupes furent vite ajoutés pour l’alimentation de la ligne 4, les deux lignes se croisant à la station Denfert-Rochereau voisine.
La sous-station reliée par câbles à la station de métro Denfert-Rochereau (vers 1906) |
La courte rue Victor-Considérant comportait à l’époque au moins une autre activité industrielle : au numéro 6, la maison Ponthus & Therrode fabriquait des appareils d’optique, de mathématiques, de nivellement, de topographie, de marine, etc.
A l'intérieur de la sous-station (octobre 2011) |
Comme les autres sous-stations, celle de Denfert-Rochereau est devenue obsolète avec l’arrivée d’équipements électriques plus petits et plus fiables, dans les années 1960. Le bâtiment reste cependant utilisé par la RATP.
Au passage, jeter un œil sur l’immeuble mitoyen, au 12, rue Victor-Considérant, qui fait l’angle avec la rue Victor-Schoelcher : c’est celui où vécut Simone de Beauvoir de 1955 à 1986. Elle qui écrivit à propos d'énergie: "Le gaz et l'électricité ont tué la magie du feu; mais dans les campagnes beaucoup de femmes connaissent encore la joie de tirer du bois inerte des flammes vivantes. Le feu allumé, voilà la femme changée en sorcière." (Le Deuxième sexe, 1949).
Au passage, jeter un œil sur l’immeuble mitoyen, au 12, rue Victor-Considérant, qui fait l’angle avec la rue Victor-Schoelcher : c’est celui où vécut Simone de Beauvoir de 1955 à 1986. Elle qui écrivit à propos d'énergie: "Le gaz et l'électricité ont tué la magie du feu; mais dans les campagnes beaucoup de femmes connaissent encore la joie de tirer du bois inerte des flammes vivantes. Le feu allumé, voilà la femme changée en sorcière." (Le Deuxième sexe, 1949).
il ya aussi rue raymond losserand en face de l'hopital saint-joseph une ancienne usine électrique qui a été reconvertie
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