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L'usine Panhard réhabilitée, surmontée d'un conteneur à peau de verre et de métal ouvragé (doc AREP) |
Métro : Porte d’Ivry
Tout au bout de l’avenue d’Ivry, le bâtiment de briques rouges qui fait l’angle avec la porte d’Ivry a été profondément remanié, et surmonté d’une sorte de conteneur ocre en verre et en métal perforé on ne peut plus moderne. Mais la plaque restée sur le mur atteste qu’il s’agit d’un lieu historique : « Ici naquit l’industrie automobile en 1891 ».
Ce bâtiment constitue le dernier vestige des immenses usines Panhard et Levassor qui occupèrent des milliers d’ouvriers dans le quartier.
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Plaque sur un moteur de scie Périn-Panhard |
Retour en arrière. René Panhard, d’origine bretonne, est un ingénieur centralien, qui a commencé par travailler chez un spécialiste du bois, Jules Périn, dont il est devenu l’associé.
Devant le succès des machines à scier le bois Périn-Panhard, les locaux du faubourg Saint-Antoine deviennent trop exigus, et après la guerre de 1870, ils achètent un vaste terrain avenue d’Ivry pour y ouvrir une usine moderne.
La direction en est confiée à Emile Levassor, un condisciple de René Panhard à Centrale. A la mort de Périn, en 1886, la société devient Panhard et Levassor. Cette transformation est rapidement suivie d’un changement de métier. En 1889, les deux associés obtiennent en effet le droit d’exploiter les brevets que vient de déposer l’ingénieur allemand Gottlieb Daimler sur le moteur à pétrole.
La direction en est confiée à Emile Levassor, un condisciple de René Panhard à Centrale. A la mort de Périn, en 1886, la société devient Panhard et Levassor. Cette transformation est rapidement suivie d’un changement de métier. En 1889, les deux associés obtiennent en effet le droit d’exploiter les brevets que vient de déposer l’ingénieur allemand Gottlieb Daimler sur le moteur à pétrole.
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Le modèle 1891 |
Sur cette base, ils construisent avenue d’Ivry la première voiture mue par un moteur à explosion fonctionnant au pétrole. « Une sorte de phaéton à deux places monté sur quatre roues et portant sa chaudière sur le train d’avant », décrit la revue Le Voleur illustré en août 1891, alors que les premiers exemplaires n’ont pas encore été livrés aux clients.
« En la construisant, MM. Panhard et Levassor ont certainement donné une bonne solution du problème de la voiture à vapeur propre à circuler sur les routes non munies de rails », ajoute Le Voleur illustré.
L’invention des deux Français marque en effet le début de l’industrie automobile, et permet à leur propre entreprise de décoller, surtout lorsque, quelques années plus tard, ils simplifient leur modèle et placent le moteur à l’avant, une révolution décisive.
« En la construisant, MM. Panhard et Levassor ont certainement donné une bonne solution du problème de la voiture à vapeur propre à circuler sur les routes non munies de rails », ajoute Le Voleur illustré.
L’invention des deux Français marque en effet le début de l’industrie automobile, et permet à leur propre entreprise de décoller, surtout lorsque, quelques années plus tard, ils simplifient leur modèle et placent le moteur à l’avant, une révolution décisive.
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L'usine Panhard et Levassor en février 1917 (doc ECPAD) |
Dix ans après la mise au point de la première voiture, l’usine de l’avenue d’Ivry est devenue un ensemble considérable, « presque une ville coupée du monde extérieur », relève un journaliste de The Motocar dépêché sur place au printemps 1901.
Passé la porte d’entrée, c’est tout un quartier qui s’offre à la vue, avec les bureaux de l’administration à droite, la résidence du directeur Arthur Krebs à gauche, et surtout « des routes aux vastes dimensions, bordées par la hauteur des ateliers de chaque côté » : forge, fabrique des machines-outils, atelier de mécanique, atelier de roues du bois, magasin de pièces finies, montage des carrosseries, atelier d’essai, de réparation, etc. L’usine est alimentée en eau de source par des puits creusés sur place.
Cette ville dans la ville est en partie réorganisée à partir de 1913 pour mettre en place des méthodes tayloristes, sous l'impulsion de Charles de Fréminville, directeur technique et beau-frère d'Arthur Krebs. Après un voyage d'étude aux Etats-Unis au cours duquel il visite de nombreuses usines et rencontre Frédérick Taylor, Charles de Fréminville devient l'un des principaux propagandistes en France de ces techniques d'organisation scientifique du travail. Avec l'usine Panhard et Levassor comme vitrine.
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Publicité pour la Panhard 24, dernier modèle de l'entreprise |
En 1965, longtemps après la mort des deux fondateurs, la société Panhard et Levassor finit néanmoins par être absorbée par son concurrent Citroën. La production est stoppée deux ans plus tard. Le 20 juillet 1967, la dernière voiture, une Panhard 24 bleue, sort des chaînes.
Depuis, une grande partie des ateliers a été rasée, pour laisser place aux tours des Olympiades.
De 2007 à 2013, les bâtiments restants dans le triangle rue Régnault-rue Nationale-Avenue d’Ivry ont été réhabilités et totalement remodelés par le groupe d’architectes et d’urbanistes AREP, qui y a installé son siège, ainsi qu’une crèche et un accueil de jour pour des sans domicile fixe.
La façade principale de l’ancienne usine, en brique et meulière, est devenue un élément intérieur d’un vaste espace de bureaux. Dans l’atrium, une superbe Panhard noire rappelle le siècle industriel qui s’est déroulé ici.
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L'atrium, avec une superbe Panhard noire (doc AREP) |
La plaque posée en 1991 pour le centenaire (photo 2011) |
L'usine pendant les travaux de réhabilitation (2011) |
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La pointe du triangle après réhabilitation (doc AREP) |
thank you for sharing
RépondreSupprimerRené panhard et Emile Levassor ne sont plus mais beaucoups de Français devraient avoir une pensee pour ces deux pionniers de l automobile chaque fois qu ils tournent la clé de contact de leurs voitures chaque fois qu ils partent au boulot ou en vacances
RépondreSupprimerBonjour, une petite notice sur les contributions essentielles de la marque automobile. D'abord constructeur de voitures de luxe (le moteur sans soupapes, carrosserie sans montant de pare brise, 3 places à l'avant, volant au centre,...), l'après guerre et le plan gouvernemental de reprise de l'industrie automobile font que P&L lancent la petite Dyna Panhard qui met en pratique les principes géniaux de l'ingénieur Grégoire : utilisation de l'aluminium pour une structure légère et de petits moteurs à très haut rendement énergétique (pour l'époque !).
RépondreSupprimerP&L a continué à construire des véhicules blindés légers jusque dans les années récentes.
Le plus emblématique étant le VLR (blindé Leger de reconnaissance) capable de rouler dans les deux sens à la même vitesse, il était animé par un groupe moteur constitué de 3 moteurs Dyna (bicylindre à plat), donc un 6 cylindre à haute performance. Ceci est un résumé succinct qui peut donner envie de s'intéresser à la littérature existante sur la marque et ses produits.
Merci à citroen d'avoir tué PANHARD
RépondreSupprimerLa plaque du centenaire a visiblement été changée et Émile est devenue Emilie ? Vu ce matin 23 Mai 2020
RépondreSupprimerBons articles, Avez-vous entendu parler de M. Benjamin, Courriel: lfdsloans@outlook.com - Contact WhatsApp: + 1-9893943740-- qui travaillent avec un service de financement, ils m'accordent un prêt de 95 000,00 $ pour lancer mon entreprise et je les ai payés chaque année depuis deux ans maintenant et il me reste encore 2 ans bien que j'aime travailler avec eux car ce sont de véritables prêteurs qui peuvent vous accorder tout type de prêt.
RépondreSupprimerPANHARD était encore dans ce batiment il y a 10-15ans puisque j'allais aux achats
RépondreSupprimerpour leur usine de Marolles en hurpois 91