Hôtel d’Augny
6 rue Drouot
La mairie du IXe diffère de celles des autres
arrondissements. Seule dans son genre, elle est installée dans un hôtel
particulier utilisé, un temps, comme manufacture.
Passé le portail au fronton triangulaire donnant sur la rue
Drouot, apparaît au fond de la cour l’ancien hôtel d’Augny. Un pavillon central à trois pans, flanqué de deux ailes ajoutées après coup. Il fut construit en
1750 sur les plans de l’architecte
Charles-Etienne Briseux pour Alexandre d’Augny, un fermier général. Celui-ci y logea quelques années une comédienne dont il était épris même si elle le trompait copieusement,
Mlle de Beauménard, dite « Mademoiselle Gogo », son premier rôle à succès.
Pendant la Révolution, le « citoyen d’Augny » fut arrêté et gardé provisoirement chez lui « à titre d’ancien fermier général », mais il survécut, et termina sa vie ici. Après sa mort, en 1798, l’hôtel passa aux mains de son cousin Parron. Il le loua d’abord au sellier et carrossier Nicolas Duchesne, qui utilisa une partie des locaux pour son entreprise. Puis, en 1806, l’hôtel fut vendu à la famille Robillard.
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Plan du quartier (Atlas Vasserot, 1810-1836). Au centre de l'îlot, l'hôtel d'Augny et son jardin (doc Mairie de Paris). |
La Révolution, qui avait sonné le glas des fermiers généraux, avait au contraire permis aux Robillard de s’enrichir. En 1791, l’Assemblée Nationale avait déclaré la liberté de cultiver, de fabriquer et de débiter le tabac. Pierre-Antoine Robillard et son neveu Jacques-Florent en avaient profité pour reprendre la seule manufacture de la capitale. Elle était alors installée dans l’hôtel Longueville, rue Thomas-du-Louvre, près des Tuileries.
Lorsque
cet hôtel ancien fut démoli pour agrandir la place du Carrousel, les Robillard
durent trouver un point de chute pour leur manufacture. Ce furent l’hôtel d’Augny
et ses environs, puisque Pierre-Antoine et Jacques-Florent Robillard acquirent
dans les mêmes années 1806-1807 une annexe de la demeure, ainsi que l’ancienne
caserne des Suisses, incendiée en 1792.
La nouvelle société Robillard et Cie déménagea
sa manufacture de tabac dans ces bâtiments, tout en ajoutant semble-t-il deux ateliers au fond du jardin. Pendant
quelques années, 450 personnes environ y fabriquèrent du tabac râpé en poudre,
à partir d’un mélange contenant deux tiers de feuilles de Virginie, un tiers de
feuilles européennes.
Le passage des Robillard rue de la Grange-Batelière
(le nom de la rue Drouot à l’époque) fut de courte durée. Dès 1810, Napoléon
rétablit le monopole de l’Etat sur le tabac.
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Carte postale représentant la mairie au début du XXème siècle |
Dans Paris, ses organes, ses fonctions et sa vie (1875), Maxime du Camp, le grand ami de Flaubert, donne sa version de l’histoire. « Au commencement de
l’hiver de 1810, à un bal donné au palais des Tuileries, l’empereur vit passer
devant lui une femme couverte de diamants. Il demanda quelle était la personne qui
était assez riche pour étaler une telle profusion de pierreries. On lui
répondit que c'était tout simplement madame Robillard, dont le mari était
fabricant de tabacs. Ce renseignement ne tomba pas, comme l’on dit vulgairement,
dans l’oreille d’un sourd, et dès le 29 décembre de la même année un décret,
complété par un autre du 11 janvier 1811, décidait que dorénavant la fabrication
et la vente des tabacs appartiendraient exclusivement à l'État. »
Jacques-Florent Robillard semblait pourtant
apprécié de Napoléon. Dix ans plus tôt, celui-ci en avait fait l’un des régents
de la Banque de France. Et c’est chez Robillard que l’Empereur s’approvisionnait
en tabac. Durant la seule année 1808, la manufacture de l’hôtel d’Augny lui avait livré 42
kilos de tabac à priser, dans des pots en grès et des coffrets.
Mais le décret de décembre 1810 est explicite :
la concurrence n’a pas fait baisser les prix, les fabricants ont commis des « abus », ils se sont partagés
l’essentiel des recettes au détriment du Trésor. L’heure est donc venue de
renationaliser cette industrie, et pour Robillard de quitter l’hôtel d’Augny.
Celui-ci est revendu en 1813 à Jean Joseph Bernard, fermier général
des jeux de Paris, et l’hôtel devient une maison de jeux. Les ateliers installés
dans le jardin sont détruits au bout de quelques années. L’hôtel est ensuite la
propriété d’Alexandre Aguado, un ancien officier espagnol ayant fait fortune en
France, puis d’une compagnie d’assurances,
avant d’être récupéré par la Ville de Paris en 1848.
Depuis 1860, la fugace
manufacture est devenue la mairie du IXème arrondissement.
Ancienne manufacture de tabac ? Je ne savais pas merci.
RépondreSupprimerEn allant voter on peut s'attarder derrière l'édifice, les jardins sont très beaux.
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