vendredi 30 décembre 2011

A la Grange-aux-Belles, le QG des compteurs

La façade de l'ancienne usine de compteurs, rue de la Grange-aux-Belles (décembre 2011)


Le hall du 28 rue de la Grange-aux-Belles,
avec sa verrière
   Au 28, rue de la Grange-aux-Belles, franchissez l’immense porte centrale, montez les marches, et faites-vous passer pour un étudiant étranger souhaitant une bourse ou pour un DRH en quête d’aide sur la mobilité internationale. Dans le hall d’accueil d’Egide, vous pourrez ainsi admirer les structures de métal et la verrière d’ateliers disparus. Le siège de ce Centre français pour l’accueil et les échanges internationaux est en effet installé dans une ancienne usine de compteurs, dont les grands traits ont été bien conservés. En particulier le hall, ainsi que les façades associant du métal riveté à des briques rouge et crème.

A la fin du dix-neuvième siècle, ce quartier était celui des compteurs. Juste à côté, au 27-31 de l’avenue Claude-Vellefaux (qui n’était alors qu’une rue), se trouvait le siège et le principal site industriel de la Compagnie pour la fabrication des compteurs et matériel d’usines à gaz. L’entreprise avait été fondée en 1877 par trois hommes, Gabriel Chamon, M. Nicolas et Anatole Foiret, désireux de fournir à une industrie du gaz alors en plein développement des compteurs, et plus largement tous les équipements possibles : régulateurs, laveurs, condenseurs, etc.

Très vite, ils ont l'habileté d’associer à leur conseil les présidents de la plupart des sociétés de distribution de gaz. "La Compagnie des compteurs a longtemps été une sorte de coopérative de consommateurs qui cherchait à satisfaire les besoins industriels de ses administrateurs clients", explique Jacques Pelpel dans son Historique de la Compagnie des compteurs. Résultat : quand les dits clients décrochent des concessions de distribution non seulement de gaz, mais d’eau et d’électricité, la Compagnie des compteurs élargit tout naturellement sa gamme aux compteurs d’eau, d’électricité et aux appareils de mesure électrique.

Pour accompagner cet essor, la Compagnie s’étend dans Paris, et au-delà. Après avoir construit en 1893-1894 l’usine de la rue Claude-Vellefaux, elle achète en 1888 les compteurs Michel et Cie, 16 et 18 boulevard de Vaugirard, et développe les ateliers qui s’y trouvent. Puis, vers 1896, elle fait l’acquisition, rue de la Grange-aux-Belles, d’immeubles mitoyens de son siège de la rue Claude-Vellefaux et y bâtit des ateliers en plusieurs étapes, de 1898 à 1919. Elle s’offre aussi des succursales qui assurent une partie de la production à Lyon, Lille, Nice, Barcelone, Bruxelles, Madrid, Copenhague, etc. En 1907, l’entreprise compte 16 usines à travers l’Europe.

Cette expansion rapide et l’absorption de certains de ses concurrents amènent la compagnie à prendre assez vite la première place sur le marché des compteurs à gaz. Une position dominante dont s’alarme "La Vie ouvrière" : "le trust de la construction des usines à gaz est fondé", écrit le journal dès décembre 1909. Sa conclusion : "il ne reste plus qu’une force capable de limiter la puissance" des trusts de ce type : "c’est la force ouvrière."

Au début des années 1920, la Compagnie migre vers la banlieue. Elle crée une énorme usine à Montrouge pour fabriquer les compteurs qui sortaient auparavant de l’avenue Claude-Vellefaux et du boulevard de Vaugirard, et y transfère son siège. Les locaux parisiens passent alors aux mains d’autres industriels. Une filiale du groupe, la Compagnie générale de construction de fours, s’installe rue de la Grange-aux-Belles, et la Soudure Autogène Française (Air Liquide) avenue Claude-Vellefaux. La Compagnie pour la fabrication des compteurs et matériel d’usines à gaz, rebaptisée Compagnie des compteurs, poursuit, elle, sa croissance. Jusqu’à compter plus de 20.000 personnes lorsqu’elle finit par être achetée par Schlumberger en 1970.

A présent, l’industrie a cédé la place. Tandis qu’Egide a récupéré la Grange-aux-Belles, c’est une école de commerce, l’Inseec, qui a pris ses quartiers dans l’ancien siège de la Compagnie, rue Claude-Vellefaux. 

L'ancien siège de la Compagnie des compteurs,
avenue Claude-Vellefaux (décembre 2011)

mardi 27 décembre 2011

L'usine électrique de la rue des Dames

La façade du 53, rue des Dames (décembre 2011)

   Superbe façade que celle de l’usine électrique située 53, rue des Dames. Tout en haut, un fronton néoclassique décoré de panneaux de céramique brune et précisant la date de construction : "Anno 1890". Juste en dessous, à gauche et à droite, les pilastres sont surmontés d’éclairs sculptés dans la pierre blanche, pous symboliser l’énergie électrique. Les trois premiers niveaux, enfin, sont bâtis en pierre de taille, mais laissent apparaître une structure métallique. A noter, le nom des architectes inscrits sur le pilastre de gauche : Jules Denfer et Paul Friese.

Si la grande porte de gauche est ouverte, n’hésitez pas à risquer un œil. Joliment carrelée en blanc et rouge, vous  découvrirez l’entrée de l’ancienne usine. A l’origine, le charbon utilisé pour faire chauffer l’eau des chaudières et produire l’électricité arrivait par ici : "les voitures chargées de charbon entrent à reculons sur le pont à bascule placé à côté de la loge du concierge ; la pesée faite, le charbon est versé dans le sous-sol par une trappe",  indique Henri Maréchal dans L’Eclairage à Paris en 1894, trois ans après l’inauguration.

Le bâtiment donnant sur la rue des Dames était en fait réservé aux bureaux. La salle des machines était derrière, dans un grand hall de 57 mètres de long invisible depuis la rue. Puis se trouvait une cheminée de près de 50 mètres de haut, et derrière encore, la salle des chaudières, en sous-sol. L’ensemble était conçu pour "assurer le service de 45.000 lampes à incandescence de 10 bougies", et alimenter les quartiers des Epinettes, de Batignolles, de la Plaine-Monceau, de l'Europe, du Roule, de la Madeleine, des Grandes-Carrières et de la Chaussée-d'Antin.

A partir de 1900, la Société d'éclairage électrique du secteur de la place Clichy, l’une des six sociétés privées qui fournit alors la lumière à Paris, modifie les installations pour pouvoir non seulement produire de l’électricité, mais aussi transformer sur place en courant continu le courant triphasé venu de centrales situées en banlieue, notamment à Asnières. Très vite, la rue des Dames se cantonne d’ailleurs à ce rôle de transformation : l’usine électrique devient une simple sous-station. C’est ce qui ressort notamment des articles publiés en novembre 1916, lorsqu’un incendie ravage les sous-sols de l’endroit, plongeant dans le noir une partie de Paris, dont l’Elysée, où l’on est obligé de rallumer des lampes à huile.

Depuis, l’usine a disparu, de même que la haute cheminée. Mais la façade témoigne de ces débuts de l’électricité à Paris. Elle est protégée au titre des monuments historiques depuis 1992.

A l'intérieur du 53 rue des Dames

Le plan de l'usine à sa création en 1891


Sur le mur du 53 rue des Dames,
plaque à la mémoire du FFI André Calmel


A lire aussi à propos de cet immeuble : Marie Françoise Laborde, Architecture industrielle, Paris et alentours, Parigramme, 2003. 

samedi 17 décembre 2011

L’usine fantôme de l’Opéra

La salle des machines à vapeur dans les sous-sols de l'Opéra (Extrait des Merveilles de la science, 1887) 
   "Il est fâcheux que les caves de l’Opéra ne soient guère visitées par le public", regrettait son architecte Charles Garnier, en vantant "ces immenses arceaux qui se suivent, s’accompagnent ou se rencontrent, ces grandes piles en pierre, ou ces murs robustes qui soutiennent les larges voutes" - sans oublier l’impression "de solidité, de puissance et de grandeur" qui se dégage de l’ensemble (Le Nouvel Opéra de Paris, 1880).

Les privilégiés admis dans les sous-sols peuvent effectivement admirer ces fondations, ainsi que le fameux lac artificiel (une cuve maçonnée remplie d’eau, en fait) où ont vécu des générations de carpes et où s’entraînent parfois les hommes-grenouilles des sapeurs-pompiers. Mais à une époque, ils auraient découvert dans ces fameuses caves une usine. "Une gigantesque usine de production d’électricité", rapporte avec emphase Henri de Parville dans le « Journal des débats politiques et littéraires » du 16 juin 1887. « On pourrait presque avancer que, si l’Opéra est le palais de l’art musical, il est aussi devenu le palais de l’industrie électrique. Pendant que la foule applaudit nos artistes dans la salle, les machines les plus perfectionnées travaillent silencieusement dans le sous-sol, comme dans une des plus grandes usines du monde, et engendrent des quantités d’électricité dont l'imagination la plus hardie ne se serait certainement pas fait l'idée, il y a quelque dizaines d'années à peine. »

En 1888, quelques années après son inauguration, l’Opéra est l’un des premiers établissements parisiens à expérimenter l’éclairage à l’électricité. Les 8.000 becs de gaz sont remplacés par 6.000 lampes à incandescence et quelques lampes à arc. Toutes sont alimentées par cinq énormes « chaudières Belleville » installées dans les sous-sols par la compagnie Edison. L’eau vient en partie d’un puits creusé pour l’occasion. Une cheminée de 39 mètres de hauteur est placée dans une cour intérieure pour évacuer la vapeur. 
A l’époque, « c’est la plus belle des installations électriques des théâtres du monde entier », applaudit Louis Figuier dans Les Merveilles de la science. L’usine fournit également du courant au Cercle militaire alors situé à deux pas.

Rapidement, pourtant, l’action des fumées sur la pierre se fait sentir. Et en 1903, on parle déjà au passé de l’usine d’électricité logée dans les sous-sols de l’opéra Garnier. 

Une vue du sous-sol dans son état actuel (2006)

mercredi 7 décembre 2011

Une usine dans les sous-sols de la Bourse du commerce

La façade de la Bourse du commerce (décembre 2011)

Ancienne halle au blé, devenue Bourse du commerce puis centre de formalités pour les entreprises, le curieux édifice circulaire de la rue de Viarmes, près des Halles, a toujours penché du côté du négoce plus que de celui de la production. Ce temple du commerce est pourtant aussi un lieu de mémoire industrielle. D’abord à cause de la fresque qui orne la base de la coupole et célèbre les vertus des échanges entre continents : pour symboliser l’Europe, Hippolyte Lucas a peint de grandes usines avec leurs cheminées fumantes. Ensuite et surtout, la Bourse a elle-même abrité une usine. 

En 1889, quand l’ancienne halle au blé a été transformée en Bourse du commerce, une petite centrale électrique a en effet été installée dans le sous-sol creusé pour l’occasion. Elle permettait d’éclairer la Bourse et le quartier alentour. De plus, les moteurs fonctionnant à l’air comprimé, le froid produit par l’air en se détendant servait aux entrepôts frigorifiques installés également dans les sous-sols de la Bourse et loués à des commerçants des Halles, notamment pour y conserver des fruits et légumes. De la cogénération avant l’heure.

Cette usine souterraine appartenait à la Compagnie Parisienne d’Air Comprimé, également propriétaire d’unités de ce type rue des Jeûneurs et cité du Retiro (rue Boissy-d’Anglas), d’un superbe vaisseau amiral quai de la gare, et d’autres sites encore.  

Aujourd'hui, on peut toujours descendre le grand escalier et descendre au sous-sol. Mais on n'y entend plus le grondement des machines Paxmann de 50 chevaux actionnant des dynamos de 75 ampères. Des salles de réunion aveugles ont remplacé la salle des machines et les chambres froides. 

En sortant, ne pas oublier de réveiller la polémique sur "lequel est le plus noble, du commerce ou de l'industrie" - c'était l'une des idées reçues recensées par Flaubert dans son fameux Dictionnaire, à l'époque justement de la construction de la Bourse. 

L'Europe et ses usines représentées par Hippolyte Lucas (détail)

L'intérieur de la Bourse du commerce, avec sa coupole
(décembre 2011)

dimanche 4 décembre 2011

La SUDAC, un siècle d'air comprimé au bord de la Seine

L'arrière de l'ancienne usine, et le nouveau bâtiment conçu par Frédéric Borel
Pour prendre des leçons de construction industrielle, les étudiants de l’école nationale d’architecture Paris-Val de Seine n’ont qu’à lever les yeux de leurs manuels. Depuis avril 2007, ils sont installés dans l’une des usines les plus belles et les mieux conservées de la capitale, celle de la Société Urbaine d’Air Comprimé (SUDAC), quai Panhard-et-Levassor. Leur bibliothèque est logée dans l’ancienne grande halle, classée à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Longue de soixante-dix mètres, haute de vingt-trois, elle abritait les machines à vapeur. Impressionnante nef voûtée d’un seul berceau. Superbe ossature métallique remplie en brique vernissée polychrome et en verre. Les piles sont reliées entre elles par des poutres de métal placées en croix de Saint-André. Juste à côté, la cour de l’école est dominée par une cheminée monumentale en brique rouge de 46 mètres, frappée à mi-hauteur d’une date : 1890.

L'usine SUDAC vue par Tardi
(Brouillard au Pont de Tolbiac)
La fin du XIXe siècle connut une compétition aujourd’hui oubliée entre deux modes de transport de l’énergie, l’électricité et l’air comprimé. On sait lequel l’emporta, et haut la main. Mais à l’époque, les jeux ne sont pas faits, notamment à Paris. En matière d’éclairage, bien-sûr, la fée électricité paraît sans rival – encore que l’un des premiers clients de l’entreprise, dans les années 1885, soit le Café de Paris, avenue de l’Opéra, dont les 250 lampes à incandescence sont activées par un moteur à air comprimé... 

En revanche, pour donner la pression nécessaire aux ascenseurs hydrauliques, pomper des eaux usées, envoyer la bière de la cave au comptoir, actionner des scies, faire tourner les broyeuses et autres machines à tisser, coudre ou hacher, l’air comprimé dispose de solides atouts. « Il ne craint ni le froid, ni le feu, ni le contact. Il n’effraie personne; il est inoffensif », plaide l’ingénieur Joseph François en 1888. Et son prix est compétitif. 


Alors que plusieurs villes de province se dotent de réseaux électriques, Paris hésite donc. D’autant qu’après le gaz, l’eau et les omnibus, le conseil municipal n’a guère envie d’abandonner un nouveau service public à une entreprise privée qui risque d’en abuser, expliquent Tristan de la Broise et Florence Meffre dans leur très riche Histoire de la SUDAC (1996, document édité par l’entreprise).


Dans cette phase d’interrogations, un ingénieur venu de Vienne avec ses brevets, Victor Popp, réussit à jouer sur les deux tableaux. Il obtient en 1881 l’autorisation de monter un premier réseau d’air comprimé, et décroche dix ans plus tard une concession pour distribuer l’électricité dans un vaste secteur de la capitale. 

L’usine du quai de la gare (devenu quai Panhard-et-Levassor), bâtie sur les plans de Guy Le Bris et de Joseph Leclaire, constitue l’ultime vestige de cette aventure. C’était le vaisseau amiral de la société de Victor Popp. Une première unité, nettement plus petite, avait été inaugurée en 1880 au 7 rue Sainte-Anne, puis une autre sept ans plus tard rue Saint-Fargeau. Mais pour répondre à l’essor de son entreprise, Popp décide de construire quai de la gare une installation bien plus grande, avec quatre nefs : celle encore visible, plus trois autres, de moindre taille, remplacées en 1920 par un bâtiment en béton aujourd’hui disparu.



La cheminée de 1890
A l’origine, il s’agissait de produire de l’air comprimé uniquement pour faire fonctionner les horloges publiques, notamment celles des gares, en leur envoyant une pulsation toutes les minutes. L’air était comprimé par des machines à vapeur brûlant du charbon dans les trois usines de la société, puis expédié jusqu’aux horloges via des tuyaux posés dans les égoûts. Quand en septembre 1905, une explosion ravage « l’usine Popp », celle du quai de la gare, «quelques Parisiens, qui ont pour l’habitude de se fier, pour connaître l’heure, aux indications fournies par les cadrans des horloges pneumatiques placées aux carrefours, sont arrivés en retard à leurs rendez-vous. Les aiguilles marquaient obstinément 10 heures 20 », rapporte « La Presse » le lendemain.


Trop peu rentables, ces horloges seront arrêtées en 1927. Mais entre temps, la Compagnie des Horloges Pneumatiques, devenue la Compagnie parisienne de l’Air comprimé (CPAC), a trouvé de nouveaux débouchés, comme les ascenseurs hydrauliques et la petite industrie parisienne. En revanche, elle ne parviendra jamais à alimenter le réseau de pneumatiques des PTT, qui tiennent à fabriquer eux mêmes leur air comprimé.


A l'intérieur de l'usine, vers 1905 (http://www.bletteryjp.fr/lieux-divers/Paris-usine-air-comprime.html)
De l’éviction de Victor Popp dès 1892 à la fin des horloges, en passant par l’accident de 1905, la crue de 1910 qui inonde l’usine et la première guerre mondiale, la CPAC connaît son lot d’épreuves. Sans oublier l’arrêt forcé en 1914 de la très rentable production d’électricité, la ville de Paris regroupant toutes les activités de ce type dans une même entité dont la CPAC n’est plus qu’un actionnaire minoritaire.

L'entrée de l'école d'architecture
L’entreprise, rebaptisée SUDAC en 1949, surmonte cependant ces difficultés, en trouvant de nouvelles applications à l’air comprimé. Le nombre de ses abonnés à la force motrice atteint presque 10.000 au début des années 1960. Au cours de la décennie suivante, les dentistes se mettent à recourir massivement à ses services. 

Malgré tout, son heure de gloire est passée. Les clients industriels quittent un à un Paris, et les ventes déclinent inexorablement. Après avoir fermé son usine de la rue Leblanc, la SUDAC se résoud en 1994 à tirer un trait sur celle du quai de la gare, et stopper son réseau de distribution d’air comprimé. Air Liquide reprend une partie des activités.


Plusieurs installations sont démolies en 1999, tandis que l’architecte Frédéric Borel construit un nouveau bâtiment de sept étages et réhabilite avec brio la halle centrale. Sur son fronton, les mots «SUDAC» et «Distribution d’air comprimé» sont toujours là.


La façade de l'usine, avec le logo SUDAC
L'intérieur de la grande halle transformée en bibliothèque
Le découpage de Paris entre la Sudac et les autres compagnies d'électricité (1889-1907)
Source: RTE 2012. 


A lire aussi, l'histoire de l'usine de la CPAC située dans les sous-sols de la Bourse du commerce.

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